• Jul 4, 2025

Pourquoi faut-il accueillir la colère de son enfant ?

  • Clotilde Monteilhet
  • enfants
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“Il hurle pour rien.”
“Je ne supporte plus ses crises.”
“Elle me provoque, c’est insupportable.”
Ces phrases, tous les parents les ont pensées un jour. Face à la colère d’un enfant, l’adulte est souvent désemparé, agacé… ou déclenche sa propre colère. Pourtant, accueillir l’émotion plutôt que la rejeter est un acte fondamental, à la fois éducatif et profondément humain.


🌊 La colère : une émotion naturelle, pas une faute

Un enfant en colère n’est ni capricieux, ni méchant, ni “mal élevé”. Il est juste… en train de ressentir une émotion intense qu’il ne sait pas encore gérer.

La colère est une réaction biologique normale face à :

  • une frustration,

  • un refus,

  • une injustice perçue,

  • un besoin non satisfait.

Chez les jeunes enfants, le cerveau émotionnel est immature : ils ressentent très fort, mais ne savent ni exprimer, ni apaiser cette vague intérieure. C’est là que l’adulte entre en jeu.


🧘‍♀️ Accueillir, ce n’est pas tout accepter

Accueillir la colère, ce n’est pas céder, ni approuver un comportement agressif. C’est :

  • Reconnaître que l’enfant a le droit de ressentir ce qu’il ressent.

  • Nommer l’émotion : “Tu es très en colère parce que tu ne veux pas ranger.”

  • Offrir un cadre sécurisant : “Je suis là. Tu as le droit d’être en colère, mais tu ne peux pas taper.”

  • L’aider à redescendre sans s’emporter soi-même.

L’adulte devient ainsi un modèle de régulation émotionnelle.


🌱 Ce que l’enfant apprend quand sa colère est accueillie

Qu’il a le droit de ressentir (et qu’on ne l’aime pas moins quand il vit une émotion difficile).
Qu’il peut exprimer sans craindre d’être rejeté.
Que les émotions ne font pas peur et qu’elles peuvent être traversées.
Qu’il existe des mots et des outils pour gérer ce qu’il ressent.

Ces apprentissages sont la base d’une future intelligence émotionnelle, d’une meilleure estime de soi, et de relations plus apaisées.


🚫 Et si la colère n’est pas accueillie ?

L’enfant qui n’a pas le droit de se fâcher :

  • apprendra à cacher ses émotions (jusqu’à ce qu’elles explosent ailleurs),

  • ou développera une peur du rejet dès qu’il vit quelque chose de fort,

  • ou deviendra hyper réactif face à la moindre frustration.

Il risque aussi de ne pas savoir reconnaître ni accompagner les émotions des autres plus tard.


🛠 Et quand c’est trop dur pour le parent ?

Accueillir, c’est beau… mais ce n’est pas toujours facile :

  • Fatigue,

  • charge mentale,

  • histoires personnelles...

C’est pour cela que des outils comme la sophrologie, la méditation, ou des temps de soutien à la parentalité sont précieux.
Plus le parent est calme intérieurement, plus il peut rester solide face aux tempêtes émotionnelles de son enfant.


💬 En résumé

Accueillir la colère d’un enfant, ce n’est pas être laxiste.
C’est lui donner le droit d’être pleinement humain, tout en l’accompagnant vers la régulation.

C’est lui apprendre qu’on peut ressentir… sans se détruire.
C’est lui montrer que l’amour reste là, même quand le ton monte.
Et c’est construire, jour après jour, une sécurité affective qui dure toute une vie.

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